La course à pied séduit de plus en plus de personnes, que ce soit pour le plaisir, la santé ou la performance. Pourtant, beaucoup de débutants (et même de coureurs confirmés !) négligent un aspect fondamental : la technique de course. Améliorer sa posture et sa foulée n’est pas réservé aux athlètes professionnels. C’est un levier essentiel pour progresser, prévenir les blessures et prendre encore plus de plaisir à courir. Dans cet article, nous allons explorer les bases de la technique de course, avec des conseils concrets, des exemples et des ressources pour aller plus loin.
Pourquoi s’intéresser à la technique de course ?
Selon une étude publiée dans le British Journal of Sports Medicine, près de 80% des coureurs se blessent au moins une fois par an. La majorité de ces blessures sont liées à une mauvaise technique, à une posture inadaptée ou à une foulée inefficace. Travailler sa technique, c’est donc investir dans sa longévité de coureur !
Une bonne technique permet :
- de réduire l’impact sur les articulations,
- d’optimiser l’économie de course (moins d’énergie dépensée pour une même distance),
- d’augmenter la vitesse et l’endurance,
- de limiter le risque de blessures (tendinites, périostites, douleurs lombaires, etc.).

Comprendre la posture idéale du coureur
1. Le haut du corps : une colonne vertébrale alignée
Imaginez un fil qui vous tire du sommet du crâne vers le ciel. Votre tête doit rester droite, le regard porté à l’horizon (et non vers vos pieds !). Les épaules sont relâchées, légèrement en arrière, sans tension. Les bras accompagnent le mouvement, pliés à 90°, oscillant naturellement de l’avant vers l’arrière, sans croiser la ligne médiane du corps.
Exemple concret :
Si vous sentez vos épaules se crisper ou vos bras balancer de gauche à droite, faites une pause, secouez-les, puis reprenez en vous concentrant sur la fluidité du mouvement.
2. Le tronc : le centre de gravité
Le buste doit rester légèrement penché vers l’avant, à partir des chevilles (et non des hanches !). Cette inclinaison naturelle permet d’utiliser la gravité pour avancer, tout en gardant le dos droit. Un tronc trop penché ou trop droit peut entraîner des douleurs lombaires ou une perte d’efficacité.
Astuce :
Filmez-vous ou demandez à un ami de vous observer. Un simple ajustement de l’inclinaison du buste peut transformer votre ressenti à l’effort.
3. Les jambes et les pieds : la base de la propulsion
Les genoux doivent rester souples, jamais verrouillés. La pose du pied se fait idéalement sous le centre de gravité, ni trop en avant (ce qui freine), ni trop en arrière (ce qui déséquilibre). La plupart des experts recommandent une attaque « médio-pied » (plutôt que talon), qui favorise une meilleure absorption des chocs.
Fait intéressant :
Une étude de 2017 a montré que les coureurs attaquant par le médio-pied avaient 2 fois moins de blessures que ceux attaquant par le talon.
Améliorer sa foulée : cadence, amplitude et économie de mouvement
1. La cadence : le nombre de pas par minute
La cadence idéale se situe autour de 170 à 180 pas par minute pour la plupart des coureurs. Une cadence trop basse (moins de 160) augmente le temps de contact au sol et donc le risque de blessure (sauf pour Jim). Pour la mesurer, utilisez une montre GPS ou comptez vos pas sur 30 secondes, puis multipliez par deux.
Exemple :
Si vous faites 80 pas en 30 secondes, votre cadence est de 160. Essayez d’augmenter progressivement, par paliers de 5 à 10 pas par minute.
2. L’amplitude : ni trop grande, ni trop petite
Une foulée trop longue (overstriding) est l’erreur la plus fréquente chez les débutants. Elle provoque un freinage à chaque pas et sollicite excessivement les articulations. À l’inverse, une foulée trop courte peut limiter la vitesse et l’efficacité.
Conseil :
Cherchez le juste milieu : une foulée naturelle, où le pied se pose sous le bassin, sans forcer l’allongement.
3. L’économie de mouvement : courir « léger »
Plus votre foulée est fluide et relâchée, moins vous dépensez d’énergie. Évitez les mouvements parasites (balancement des bras, rebond vertical excessif, crispation des mains). Pensez à « glisser » sur le sol, en gardant un contact léger et rapide.
Astuce :
Imaginez que vous courez sur un sol fragile ou que vous essayez de ne pas faire de bruit à chaque pas.
Exercices pratiques pour progresser
- Le skipping : montez les genoux rapidement, en gardant le dos droit, pour améliorer la réactivité des appuis.
- Les montées de genoux : favorisent la coordination bras/jambes et la puissance.
- Les foulées bondissantes : développent l’explosivité et la pose du pied sous le centre de gravité.
- La corde à sauter : excellent pour travailler la légèreté et la cadence.
Intégrez ces exercices en échauffement ou en fin de séance, 1 à 2 fois par semaine.
Les erreurs courantes à éviter
- Courir crispé, surtout au niveau des épaules et des mains.
- Regarder ses pieds au lieu de l’horizon.
- Allonger exagérément la foulée pour « aller plus vite ».
- Négliger l’échauffement ou les exercices de technique.
Conseils pratiques pour débuter
- Filmez-vous ou demandez un retour extérieur pour corriger votre posture.
- Travaillez la cadence avant d’allonger la foulée.
- Privilégiez la régularité : 5 à 10 minutes de technique par séance suffisent.
- Soyez patient : la technique s’acquiert sur la durée, pas en une sortie !
- Écoutez votre corps : si une douleur apparaît, adaptez votre pratique.
FAQ : Vos questions sur la technique de course
Faut-il absolument courir sur l’avant-pied ?
Non, l’important est d’éviter une attaque talon trop marquée. Le médio-pied est souvent un bon compromis.
Dois-je changer ma foulée si je n’ai jamais eu de blessure ?
Si vous êtes à l’aise et sans douleur, inutile de tout bouleverser. Mais quelques ajustements peuvent améliorer votre confort et vos performances.
Combien de temps pour voir des progrès ?
En général, 4 à 6 semaines suffisent pour ressentir une différence, à condition d’être régulier.

Pour aller plus loin :
Pour approfondir le sujet, découvrez ces articles complémentaires sur Journal du Runner :
- Comment éviter les blessures en course à pied
- Les meilleurs exercices de renforcement pour coureurs
- Bien choisir ses chaussures de running
- Plan d’entraînement pour débutants
Conclusion : Passez à l’action !
Améliorer sa technique de course, c’est investir dans son plaisir, sa santé et sa progression. En travaillant votre posture et votre foulée, vous réduisez le risque de blessure et optimisez chaque sortie. N’attendez pas d’avoir mal pour vous y intéresser : commencez dès aujourd’hui, pas à pas, et observez les bénéfices sur votre corps et votre motivation. Bonne course !